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Le jeûne, au sens exclusif, se termine le vendredi qui suit le cinquième dimanche du Carême, date à laquelle prend fin la période de quarante jours. La Période de la Passion s'étend de la fin de ce jeûne jusqu'à la Résurrection, le Grand Samedi, et comprend ainsi le samedi qui suit le cinquième dimanche du Carême, appelé (Samedi de Lazare) et les six premiers jours de la Grande et Sainte Semaine.

Le samedi de Lazare occupe une place très particulière dans l'année liturgique. Elle tombe en dehors des jours de Carême, ainsi qu'en dehors des jours douloureux de la Grande Semaine, qui s'étend du lundi au vendredi. Ce samedi, ainsi que le dimanche des Rameaux qui le suit, constituent une joyeuse introduction aux jours saints. La situation géographique le rapproche également du dimanche des Rameaux, puisque Béthanie est à la fois le lieu de la résurrection de Lazare et le point de départ de Jésus dans son ascension à Jérusalem. (21). Ce samedi, nous commémorons l'événement de la Résurrection de Lazare, un événement plein de sens, comme nous le verrons. Elle est mystérieusement liée à la résurrection du Christ lui-même, et joue pour elle le rôle d’une prophétie accomplie. On peut dire que Lazare nous apparaît au seuil des fêtes de Pâques comme un précurseur de Jésus-Christ vainqueur de la mort, tout comme Jean-Baptiste, à la veille de l'Epiphanie, apparaissant comme un précurseur du Christ qui est prévu pour apparaître au baptême. Outre la signification fondamentale de la résurrection de Lazare, il existe des aspects secondaires qui peuvent être considérés comme un sujet de réflexion utile.

Le message récité dans la messe divine (Hébreux 12 :28-13 :8) n'a rien à voir avec la résurrection de Lazare, mais un de ses versets : (Souvenez-vous des captifs comme si vous étiez captifs avec eux et de ceux qui souffrent parce que vous sont également dans le corps) peut être considérée comme applicable à la compassion de Jésus pour Lazare. Le message comprend divers commandements moraux : continuer l’amour fraternel, accueillir des étrangers, ne pas profaner le mariage et obéir aux supérieurs. Quiconque considère que ces recommandations morales restent importantes, malgré une certaine naïveté et simplicité, doit lire attentivement les trois versets (qui constituent sa charpente générale, le premier au début du texte, le deuxième en son milieu, et le troisième à sa fin : (Notre Dieu est un feu dévorant), (parce qu'Il a dit : Non. Je vous ai laissé tomber et je ne vous négligerai pas), (Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement), parce que les vérités spirituelles les plus élevées sont inséparables de les exigences pratiques simples qui en découlent nécessairement.

L'Évangile (Jean 11 : 1-45) raconte l'incident de la résurrection de Lazare. (22). Les hymnes magiques nous donnent ainsi l’interprétation de l’Église de cette résurrection : (Tu as avancé, ô mon Sauveur, et tu as réalisé ta glorieuse résurrection en libérant Lazare de l’enfer...). C’est le sens principal de la Résurrection de Lazare : elle est, selon le Cantique, un accomplissement préalable de la Résurrection du Christ, et une épreuve préliminaire de la capacité du Christ à mourir. (Ô Christ, tu as ressuscité Lazare de l'enfer... et avant de mourir, tu as secoué le pouvoir de la mort...). Alors l'Église relie cette victoire du Christ sur la mort à son entrée cérémonielle à Jérusalem, que nous célébrerons demain : (Ô mort, le Christ t'a maintenant emprisonné par Lazare, alors où est ta victoire, ô Enfer ? Voici les pleurs de Béthanie. est revenu et est un fardeau pour vous. Et nous offrons tous au Christ les rameaux de la victoire et de la victoire). Et aussi : (C'est pourquoi, comme des enfants, nous portons les signes de la victoire et de la victoire, en criant vers toi, ô vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !).

La résurrection de Lazare annonce aussi la résurrection des morts, qui est le résultat de la résurrection de Jésus : (Ô Christ, lorsque tu as ressuscité Lazare d'entre les morts, tu as réalisé la résurrection générale), (Tu l'as ressuscité, ô Donateur de vie , confirmant ainsi la résurrection du monde...), (par l'intermédiaire de ton ami tu as prédit la libération des humains de la corruption). Le samedi de Lazare est, en un sens, une fête pour tous les morts, car il nous donne l'occasion d'affirmer et de clarifier notre croyance en la résurrection. Dans ses paroles adressées à Marthe, le Seigneur nous alerte sur un enseignement très important lié aux morts : Jésus dit à Marthe : (Ton frère ressuscitera, et Marthe lui dit : « Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection le dernier jour. » Et Jésus lui dit : « Je suis la résurrection. ») La foi de Marthe était fausse à deux égards : elle parlait d'une résurrection qui n'aurait lieu que dans le futur, et elle ne comprenait cette résurrection que par rapport à une sorte de loi générale. Mais Jésus confirme que la résurrection est désormais un événement présent car elle est la résurrection et la vie. Ceux qui se sont endormis vivent en Christ et en Lui. Leurs vies sont liées et révélées dans la présence personnelle de Jésus. Si nous voulons nous connecter spirituellement avec l’un de nos proches déchus, nous ne cherchons pas à le faire revivre dans notre imagination, mais nous devons plutôt nous connecter directement avec Jésus, et là, en Jésus, nous le trouvons.

La résurrection de Lazare constitue également une merveilleuse illustration de la doctrine en la personne du Christ, car elle montre comment les natures divine et humaine s'unissent dans la personne de Jésus sans se confondre : (Ô Christ... tu es venu au tombeau de Lazare , nous confirmant votre nature...). Ainsi, nous trouvons la personne en Jésus affectée et pleurant à cause de la mort de son ami : (Et Jésus pleura. Alors les Juifs dirent : Regardez comme il l'aimait !). Mais d'un autre côté, nous voyons Dieu en Jésus ordonnant la mort avec autorité : (Et il s'écria d'une voix forte : Lazare, sors ! Et le mort sortit...). L'hymne dit : (Ô Sauveur, par tes pensées, tes larmes et tes paroles, tu as démontré l'action de ton humanité, et en ressuscitant Lazare, tu as démontré l'action de ta divinité). (*)

Enfin, la résurrection de Lazare encourage le pécheur à espérer que, même s'il mourait spirituellement, il revivrait : (je te supplie, ô amoureux des hommes, de me relever, moi qui suis mort dans les passions...). Cette résurrection spirituelle nous paraît souvent aussi impossible que la résurrection de Lazare : (...Monseigneur, il pue parce qu'il est mort depuis quatre jours...). Mais tout est possible à Jésus : ramener le pécheur au cœur dur, ainsi que ressusciter les morts : (Puis Jésus dit : Enlevez la pierre...).

C'est ce que l'on apprend si l'on se rend ce samedi à Béthanie, pour visiter le tombeau de Lazare. Nous ne voulons pas voir Lazare, mais plutôt rencontrer Jésus et commencer cette grande semaine avec lui. Il nous appelle et nous attend. Marthe appela secrètement sa sœur et lui dit : « Le Maître est venu et t'appelle. » Quant à Marie (quand elle l'entendit, elle se leva précipitamment et alla vers lui). Le professeur m'appelle. Il veut que je le quitte au moment où il souffre. Il veut se révéler à moi en ces jours-là - et je pourrais puer - d'une manière nouvelle et sublime. Me voici, professeur !


(21) Au IVe siècle, les célébrations de la Semaine Sainte à Jérusalem commençaient le samedi, veille du dimanche des Rameaux, par un service rituel organisé dans l'église appelée Lazarium de Béthanie.

(22) Nous ne savons pas plus sur Lazare que ce que nous trouvons dans l'Évangile, c'est-à-dire qu'il était le frère de Marthe et de Marie de Béthanie, et qu'il était un ami de Jésus, qui l'a ressuscité des morts. Plus tard, les mythes liés à Lazare abondèrent, notamment selon lesquels lui et ses sœurs auraient été placés par les Juifs dans un bateau sans voiles, sans projectile ni gouvernail, mais ils seraient arrivés miraculeusement dans le sud de la France, où Lazare prêchait dans toute la région et devenait le premier évêque de la ville de Marseille. Ce mythe est peut-être né du fait qu'un des évêques de la ville d'Aix, ordonné à Marseille au Ve siècle, a passé quelque temps en Palestine et portait le nom de Lazare.

(*) Il n’est pas permis de sortir le discours de son contexte et de son intention. L'auteur explique ici que Jésus-Christ, gloire à lui, a démontré son humanité et sa divinité dans cet événement, pleurant comme un être humain et élevant Lazare comme un dieu. Il n’a pas agi comme deux personnes, mais a plutôt révélé la réalité des deux natures en une seule personne. Le Christ, à qui soit gloire, n’est pas un être humain en qui Dieu s’est manifesté. Il est plutôt Dieu incarné... le réseau

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